Le consentement – Virginie Springora

C’est une lecture attendue car ce sujet m’intéresse particulièrement.

Vanessa Springora nous raconte comment elle est tombée sous la coupe de M. un écrivain célèbre, surtout connu pour ses relations avec de très jeunes gens.

Elle a 13 ans quand elle le rencontre et elle est fascinée par cet homme charismatique. Au fil des pages, la jeune V. prend conscience de ce qu’est réellement cet homme dont elle est amoureuse : un manipulateur et un pédophile.

La maniere de raconter cette histoire est surprenante, je ne m’attendais pas à ça. Et surtout pas à ma réaction en lisant les premières chapitres. L’auteure nous livre sans fard ce qu’elle a ressenti au plus profond d’elle. Elle l’aimait, profondément. Je me suis même dit que du coup, elle était complètement consentante.

Et puis, le vrai visage de cet enfoiré se révèle. (j’ai d’autres mots pour le décrire mais celui est le plus soft). Sous couvert de notoriété et de son statut d’artiste, il abuse des très jeunes filles et s’en vante dans ses romans. Et au delà de 18 ans, ça ne l’intéresse plus.
Mais son emprise est tellement forte que pendant 30 ans, l’auteure en a ressenti sa trace. C’est juste horrible.

Et ça pose la question suivante: quelle est la limite du consentement ? Parce que là, clairement, on se la pose à chaque page.

Et c’est ça la force de ce genre d’individu. Inverser les rôles, faire en sorte que sa victime paraisse toujours consentante. A tel point que la victime est persuadée de l’être. 
Et surtout envers de jeunes filles. Faut le dire, à 13 ans, on n’a pas le recul et l’expérience nécessaire pour se rendre compte qu’on peut tomber dans une relation hyper toxique avec un manipulateur. C’est ce que décrit très bien l’auteure d’ailleurs.

Bref, j’ai aimé et j’ai été dérangée. Je crois qu’il est vraiment à lire, il nous pousse dans nos retranchements et vous aide à réfléchir sur cette notion de consentement. 
Et même si les septiques pensent que « c’est un mot à la mode », il est plus qu’important que nos enfants en connaissent le sens.

Merci V. Pour ce témoignage.

Laisser un commentaire