Ma Chérie – Laurence Peyrin

C’est le premier roman de cette auteure que je lis et je tiens à remercier le magasin Cultura de Cormontreuil-Reims (51), pour m’avoir offert cette pépite !

Gloria Mercy Hope Merriman née à Chooga Pines, un village paumé de Floride dont la seule occupation est le travail à la scierie.
Petite fille aux attitudes de garçon avec les genoux toujours en sang, affublée d’un cache sur ses lunettes pour corriger un strabisme, “Soeur Bigleuse”, comme l’appellent les autres enfants, va devenir une belle jeune fille éprise de liberté et qui deviendra Miss Floride 1952.

Vivant à Miami dans le quartier chic de Coral Gables depuis 10 ans, entretenue par un amant riche mais marié, passant son temps aux clubs avec ses amies, femmes de riches également, allant de mondanité en mondanité, Soeur Bigleuse est devenue Ma Chérie. Tout le monde connait ma Chérie mais personne ne connait Gloria.

Et puis, de grands évènements vont chambouler sa vie.
Un jour, son amant ne donne plus signe de vie. Il croupi en prison, accusé d’être le pire escroc de Miami. Ma Chérie va alors se rendre compte qu’elle n’est rien d’autre que la maitresse de cet homme et que tout ce dont elle jouit ne lui appartient pas. Et en plus, ma Chérie est enceinte.
Elle décide donc de repartir à Chooga Pines en catimini. Dans le bus qui l’emmène à la maison, elle jure dans le décor, trop bien habillée, trop blonde décolorée, trop “riche” d’apparence et elle s’est assise au fond du bus, encore réservé au noirs. Et pourtant, elle rencontre un homme à l’opposée d’elle qui va la bouleverser.

Pour la première fois de sa vie, Gloria va alors prendre un décision.

Cette histoire réuni tout ce que j’aime ! La quête de soi, la remise en question, la filiation, les années 50/60, les amours compliqués, l’humour, le féminisme et la politique aussi.

C’est une fable résolument moderne, les sujets de l’époque qui sont traités là, sont encore d’actualités.

Nous suivons le parcours de Ma Chérie qui a passé 10 ans d’oisiveté et qui subit une chute brutale et douloureuse. Le retour aux sources est la seule chose qu’elle croit bon pour elle.
La rencontre fortuite avec un homme totalement différent d’elle va être une électro-choc qui va la sortir de sa petite vie et de sa prison dorée, et faire d’elle une femme sur le chemin de sa vraie vie.

L’héroïne est tellement attachante, sa naïveté est touchante et j’ai adoré la voir grandir et s’épanouir. A 30 ans, elle commence à comprendre le sens de certains mots et actes, elle s’affirme, elle reprend confiance en elle.

Ce roman est un ôde à la femme. Un missive qui nous surprend et on voit ici que l’apparence n’est rien, une poussière dans nos vies alors que le coeur et l’âme sont nos moteurs.
Laurence Peyrin prône l’affirmation de soi, elle nous montre qu’on peut toujours apprendre de nos erreurs et surtout, qu’on ne doit pas se sacrifier, s’oublier pour un soi disant amour.

Les personnages sont incroyables, surtout les femmes !
Ces femmes fortes qui s’assument et qui sont indépendantes. Des femmes qui se sont battues pour leur droits.
Nola a ouvert un restaurant alors qu’elle est noire dans un pays encore ségrégationniste. Rose, la mère de Ma Chérie issue d’un peuple indien Séminole tient la famille d’une main de maître. Suzie, veuve, sert des bières au ouvriés de la scierie en imposant leur respect.

Un roman féministe à l’aube d’une nouvelle ère aux Etas-Unis. On y voit tous les combats de l’existence féminine.

L’écriture de Laurence Peyrin est ciselé, cash et drôle. Elle nous emmène dans les rires, les larmes et les tréfonds de nos coeurs.
Les chapitres courts défilent et les différentes parties sont unis à Gloria naturellement.

Un véritable coup de coeur pour cette pépite absolument captivante.

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