Étiquette : roman

Le meilleur rôle de ma vie — Cynthia Kafka

Coup de cœur assuré !

Ellie, 24 ans, n’a qu’un rêve : devenir actrice, quitter à jamais la ferme familiale et ses nombreux frères et sœurs et abandonner son nom de famille si spécial.

Sauf que le plus grand talent d’Ellie est de se fourrer dans des situations rocambolesques. Maladroite, impatiente et têtue, elle attire toujours les problèmes et la colère des gens autour d’elle. La faute à son sens de la répartie… sa famille désespère et la pousse à accepter ses échecs. Ellie n’arrive pas à se résoudre à laisser tomber son rêve pour aller travailler à l’usine.

Elle court les castings, toujours ratés, à la recherche du meilleur rôle de sa vie. Sa détermination finit par payer et une opportunité étonnante et soudaine va tout changer.

Et un soir de trop — entendez par là qu’elle a réussi à vraiment mettre un bazar innommable dans la vie de ses proches et de son village — elle se décide à saisir cette chance et fuit ce monde rural pour une aventure incongrue qui l’emmène en Californie.

Évidemment, une fois arrivée sur le sol américain, rien ne se passe comme prévu !

Une fois de plus, Cynthia Kafka arrive à nous faire rire et pleurer avec son personnage principal légèrement calqué sur sa personnalité (légèrement vraiment ?). Ellie est drôle, déterminé et d’un optimisme sans faille. 

Dans ce roman, on trouve tout ce qu’il faut pour passer un excellent moment. C’est hilarant et touchant. De quiproquos en confidences, on plonge dans la personnalité d’Ellie avec délice. Les situations rocambolesques dignes d’un film hollywoodien nous tiennent en haleine et le final est aussi magnifique que bouleversant.

Entourée d’une galerie de personnages nuancés et aussi attachants que notre héroïne, ce road-trip californien est une belle invitation au voyage. Tous les paysages sont à couper le souffle et d’une réalité fascinante, on s’y croirait vraiment ! 

En surface, ce roman parait drôle et piquant, et il l’est. Mais plus on avance dans la lecture, plus on est remué. Petit à petit, les personnages gagnent en profondeur et leurs parcours sont des invitations à faire couler les larmes d’émotions. 

J’ai adoré ce roman autant que j’adore Cynthia. 

Attention, quand vous l’ouvrez, dès la première ligne, vous rigolez ! Ensuite, il est impossible de s’arrêter de le lire. J’ai tellement aimé Ellie que e rêve d’une suite !

Une bête au paradis – Cécile Coulon

Émilienne vit au Paradis, une ferme isolée au bout d’un chemin sinueux. Là, elle y élève ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel, tous deux orphelins, depuis la mort de leurs parents. La vie est dure, est rythmée par le travail à la ferme d’où ils tirent leurs uniques ressources. 

Blanche et Gabriel grandissent dans ce monde pas si paradisiaque. Blanche voue un amour infini à son Paradis et n’aspire qu’à une chose, y passer sa meilleure vie.

Quand, à l’adolescence, elle rencontre Alexandre, elle découvre la passion amoureuse. Celle qui dévore et celle qui fait autant de bien que de mal. Tiraillée entre son désir de vivre et mourir au Paradis et son amour pour Alexandre, Blanche choisit les deux.

Sauf que, Alexandre, lui est dévoré par une autre chose que ne comprend pas Blanche : l’ambition. 

Alors, quand il décide partir en ville pour réussir, Blanche voit son existence de déchiqueter en mille morceaux. De la colère à la vengeance, Blanche y basculera d’année en année.

Un roman déchirant. Ce huis clos nous enfonce petit à petit dans les méandres de la folie. Les sentiments exacerbés de Blanche nous entrainent avec elle vers les côtés les plus sombres de l’être humain. On la voit sombrer, on la voit possédée, par sa terre, à tel point qu’elle a arrêté de vivre.

C’est une histoire forte et captivante. Il faut le dire, on adore rentrer dans l’esprit troublé de l’héroïne. Cecile Coulon a su nous faire partager tous les états de Blanche. C’est enivrant et douloureux à la fois. E ce rythme de chapitre effréné contrebalance avec cette folie qui s’insinue peu à peu et qui nous secoue. 

La passion, la haine, la vie se mélangent jusqu’à étayer l’adage qui dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Tout doucement, nous arrivons à une fin inattendue et cruelle. 

Je suis passé par toutes les émotions, souvent négatives, mais en y apposant mes propres expériences. Ce roman détonne et remue. On n’en sort pas indemne. 

À lire !